Progressia.Net
, 2004 12: AM
Cette fois-ci, c’est en Hongrie que monsieur Progressif présente sa nouveauté: Mindflowers. Quatre jeunes musiciens fans de Dream Theater et consorts qui décident de former un groupe de metal progressif instrumental, une histoire assez banale en somme, pour une musique… qui l’est tout autant ? Seul leur premier album Improgressive, réalisé en 2002, le dévoilera.
Musicalement, Mindflowers se rapproche fortement de Liquid Tension Experiment et Dream Theater mais à un degré de technicité moindre. En plus du metal, les morceaux comportent leur lot de passages jazzy. « Red Spider » a un petit air de « Acid Rain » (LTE), le début de « Sick Spirit » sonne Lemur Voice, le très beau « Crying Skies » aurait sa place sur un album de Gordian Knot etc. Le quatuor fait même une sympathique petite incursion vers le jazz manouche (« Flo’s Kisses ») avec interventions de violon en bonus.
Les musiciens possèdent un très bon niveau, et en particulier Balázs Szendöfi, bassiste émérite qui tâtonne aussi du stick (réalisé par papa) intervient bien souvent pertinament, en solo comme en rythmique dans un jeu qui peut faire penser à John Patitucci. Concernant la guitare, Zoltán Szentpál tient bien son rôle, mais manque un peu de fantaisie dans ses soli pas assez techniques ou mélodiquement inachevés (« Knowing The Path »). Le bonhomme a la chance de posséder une corde supplémentaire à son manche mais n’en use que très peu, et c’est regrettable car cela aurait d’avantage dynamisé la musique. Le constat est un peu le même pour son compère claviériste qui se montre bien discret, malgré des parties de piano bien senties.
Pour clôturer cet album, Mindflowers se permet de jouer un long titre de vingt minutes: si les cinq premières minutes sont enthousiasmantes, le reste en revanche a du mal à séduire, car sur une structure trop longue et manquant parfois de cohérence, les Hongrois n’arrivent plus à élaborer de thèmes vraiment accrocheurs ou d’acrobaties intéressantes.
Improgressive est un album qui se laisse écouter sans problème et bénéficie d’une production convenable, mais manque d’émancipation par rapport à ses influences et d’aboutissement dans les compositions. Une guitare moins effacée, plus entreprenante, et des arrangements synthés plus nombreux devraient permettre à Mindflowers de s’épanouir d’avantage.
Greg Filibert
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