AntithEtik
, 2004 12: AM
Si ça se trouve, Holy Lamb est le seul groupe de Lettonie à pratiquer le prog. Mais leur musique est tellement touche-à-tout, tellement pleine des références des différentes familles du rock progressif qu'on peut dire qu'ils en valent plusieurs à eux tous seuls! Cet album, qui n'est pas leur premier, s'appuie sur un conte, "La peau de l'agneau sacré" (The skin of the holy lamb) écrit par un certain Leva Dmitricenko. De ce fait, les chansons font se succéder des personnages, comme dans un opéra rock. J'en vois qui baillent : restez avec moi ! Rien à voir avec la grande mode qui envahit les bacs ! On devrait plutôt qualifier cette œuvre de farce musicale, présentée sous forme de progressif varié et complexe. Tiens, prenez "Audioburg", au milieu du cd : complètement avant-gardiste, avec un piano qui joue out en toute décontraction. Du pur délire. Les titres des morceaux ne sont pas mal non plus: "Psychovertureture", "Wear it in the morning", "The meeting of the majorminors". On se croirait dans Spinal Tap. Mais cet humour absurde mêlé à de la musique à haute technicité, c'est une tradition du prog anglais depuis 30 ans. Ici, on pense souvent à Crimson, même si ce côté doux dingue rappelle plutôt IQ, mais seulement pour les textes.
Holy Lamb ne manque pas d'originalité, vous l'aurez compris, et le début et la fin de l'album sont là pour le démontrer. Les idées se bousculent et la surprise intervient toutes les quatre mesures. Les musiciens sont tous excellents, et les instrumentaux (3 en tout) assez impressionnants. Seul manquent des mélodies un peu travaillées. Comme souvent. Mais d'autres ont prouvé que la folie créatrice n'est pas incompatible avec un peu de séduction. Nos lettons ont tenté le coup avec "Makhtartam and the low brotherhood" (quel putain de titre pour emmerder les chroniqueurs!! [ND2ni : Je confirme!!! ]), de la pop guillerette avec une voix en falsetto limite insupportable. (7/10)
David Taugis
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