AntithEtik
2004 . :
Une bande de surdoués débarque de Hongrie. J'ai beau chercher, je ne vois pas de groupe qui mêle avec un tel talent le prog, le prog-metal, la fusion et le grunge. Et tout ça par des musiciens inconnus, et pour un premier album. Pour aller au plus précis, on peut présenter "Acid" comme un mix entre Dream Theater, le Crimson de "Discipline", Faith No More, Pearl Jam et Alice In Chains. D'où la cohabitation de rythmiques très metal, de sons de guitare parfois cristallins, sans oublier une utilisation très variée des claviers, et des lignes de chant qui s'aventurent en territoire hurlé de temps à autre.
Mais dans la structure des morceaux, il y a plus encore. After All a des idées à revendre et trouve souvent le petit plus qui enrichira le morceau. C'est le solo de saxo qui termine sans accompagnement sur "L'image d'une étoile" (seul le titre est en français) ; ce sont les effets de modulation sur la voix - comme en dance ! ! - sur le très Porcupine Tree "Synthetic" ; c'est l'instru techno-indus qui le précède ; c'est encore l'accompagnement luxuriant et complexe dans "Chameleon". Tous les titres pourraient être détaillés de la sorte. Le résultat global s'avère impressionnant. Dans ce très nourrissant patchwork, le combo hongrois sait aussi soigner ses mélodies, à commencer par les refrains. Celui de "Net.com" par exemple, accroche dès la première écoute.
L'inspiration se veut moderne - peut-être trop visiblement, comme si le quintet redoutait l'étiquette prog de base - ce qui explique l'habillage cyber. Depuis ce magistral coup d'essai, After All ne semble pas avoir produit d'autre cd. Raison de plus pour lutter avec nous contre le risque d'anonymat définitif. (8/10)
David Taugis
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