Prog-résiste
2004 . :
Cela ne m’arrive pas sou-vent mais me voilà chroni-queur d’un album progressif traditionnel, de très bonne fac-ture et mélodique à souhait. De quoi plaire au plus grand nombre! Ils sont jeunes, ils sont talen-tueux, ils sont hongrois, ils ne sont pas très beaux, mais ce n’est pas très important vous en conviendrez, le groupe n’étant pas vraiment destiné à faire une carrière de «teenager band». Le quartet est clas-sique: batteur, bassiste, clavié-riste, guitariste, ainsi que deux chanteuses qui viennent – trop-furtivement déposer leurs mélopées aériennes (en hongrois) sur l’une ou l’autre plage. Leur chant donne une dimension plus ample à cette musique instrumentale, peut-être n’est-ce que partie remise pour le prochain album. Par conséquent c’est un album d’inspiration symphonique voguant proche des rivages néo-progressifs ni plus ni moins. Le claviériste agit comme pierre d’angle avec ses nombreuses sonorités synthé-tiques bien encadrées par un bassiste et un batteur d’un bon niveau mais restant fort dis-crets, ce qui est moins le cas pour le guitariste qui nous gra-tifie de long soli hackettiens ou caméliens sans toutefois négli-ger un jeu plus varié rappelant After Crying. Ceci dit ces der-niers jouent clairement une division au dessus! Il ne fau-drait toutefois pas oublier qu’il s’agit d’un premier album, pro-metteur au demeurant, avec ses quelques passages plus poussifs, un peu de remplissa-ge, mais moins que chez d’autres. Le potentiel d’ouver-ture à d’autres influences musicales est palpable sur plu-sieurs plages avec des influences plus jazz et même quelques rythmiques reggae. Le disque dégage donc une bonne impression, renforcée par le dernier morceau de près de treize minutes qui renferme plein de nuances, de varia-tions, un morceau épique tra-ditionnel. Un premier opus encourageant même s’il faudra à ces Hongrois passer la vitesse supérieure lors du prochain album s’ils veulent sortir du lot des innombrables groupes s’essayant au prog sympho-nique.
Mërgim
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