Highlands Magazine
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Voici déjà deux ans, le premier album du septuor hongrois: SPARTACUS avait fait en son temps forte impression à la rédaction de Highlands. Que dire, en ce cas de son successeur: THE KING'S NEW GARMENT qui propose, ceci est tangible dès la première audition une musique totalement captivante, dominée certes par un ensemble de claviers à dominante orchestrale (à tel point qu'on a souvent l'impression qu'un véritable orchestre joue dans l'album, alors qu'il n'en est rien!). Si je vous avouais que cette incroyable formation hongroise (incroyable, car elle ne ressemble à rien de déjà connu, c'est cela son incroyable originalité) est tout entière sous la domination d'un seul homme, le claviériste BELA ELLA, le croiriez-vous? Peu importe d'ailleurs, car tel est bien le cas. Comme je le vous le relatais dans un numéro de Highlands antérieur, il n'a pas hésité à recruter toute sa famille: DANIEL ELLA joue du hautbois, BEATRIX ELLA joue de la flûte, MIKLOS ELLA joue du violon, KITTI ELLA joue du violoncelle, ATTILA ELLA joue du trombone... Et c'est ce magnifique mélange qui donne cette couleur si spéciale, si onctueuse à la musique du groupe, tandis que la batterie est confiée à JUSZTIN SZABO (qui tient également la basse et les percussions sur 2 titres).
La musique de RUMBLIN'ORCHESTRA opère, et ce dès les premières auditions une véritable fascination sur les sens: tourbillonnante, enivrante, virevoltante, majestueuse, colorée, symphonique, brillante, rutilante, scintillante, étourdissante, tous ces qualificatifs semblent avoir été inventée pour elle...
L'une de ses caractéristiques essentielles demeure sa légèreté, sa fluidité, tandis que le tempo (en particulier celui de la composition phare de l'album, la suite de 18 minutes 23 "The King's New Garment") est constamment pris sur un rythme allegro vivace, ce qui contribue à créer un sentiment d'exaltation chez l'auditeur. Voilà une musique qui met en joie, et qui est destinée à exercer une concurrence féroce à tous les pourvoyeurs de prozac du monde. Un véritable antidote à la déprime, à la grisaille: avec RUMBLIN' ORCHESTRA, vous verrez délibérément la vie en couleurs, car l'allégresse et l'invitation à la danse sont bien les sentiments dominants suscités par cette incroyable mosaïque de sons précieux, cette pluie de notes de piano qui conclue majestueusement cette suite d'anthologie, tandis que le leitmotiv orchestral nous fait frémir de bonheur: quelle aisance! et quelle classe! On rêve de ce que pourrait donner une telle formation en concert, voilà une idée que devrait creuser sans délai les plus avisés de nos organisateurs de festivals...
Bien sûr, l'affiliation à la musique classique apparaît ici plus palpable, plus immédiate, plus évidente encore que chez AFTER CRYING, leurs illustres homologues, mais ne faut-il pas donner définitivement une chance à la beauté, alors que sévissent en toute quiétude tant de groupes aussi peu… originaux. N'est-ce pas la quête de tout amateur de progressif intemporel de saisir la beauté, l'originalité, l'innovation là où elle se trouve, quand elle se présente: enfoncez-vous cela dans le crâne: aujourd'hui, c'est définitivement en Hongrie que cela se passe: AFTER CRYING, SOLARIS, KOLLAR ATTILA, EAST, RUMBLIN' ORCHESTRA… Incroyable pépinière de talents, ce pays s'impose actuellement comme le plus vaste réservoir de musiciens créatifs des prochaines années. Qu'on se le dise; et précipitez-vous sans délai sur cet album: sa qualité mérite une large reconnaissance (****).
Didier Gonzalez
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