Prog-résiste
2001 . :
Zoltan Gerots, à l'instar d'un Keith Emerson, voulut faire la synthèse (d'où le nom du groupe) entre la musique classique, le rock et le jazz. Tel Emerson, il est virtuose dans l'art de manier ses synthétiseurs et sa vitesse d'exécution laisse pantois. Il s'est aussi entouré d'une bassiste,
qui officie au violoncelle, par ailleurs (et pas par hasard) et d'un véritable batteur. Le label, Periferic (After Crying, Rumblin' Orchestra, etc...), laissait augurer d'une bonne galette hongroise autrement goûteuse qu'un steak de cheval ramolli sous la selle d'un cheval Hun. Le problème,
c'est que l'on devient difficile, avec le camion benne entier de CD qui décharge sa moisson trimestrielle dans la cour de récréation de la
rédaction. Gerots, s'il a la fouge de son aîné, n'a pas son sens de la composition et ses acolytes, pour doués qu'ils soient, ont une sonorité électronique et métallique qui à tendance à refroidir le potage et à l'électroniser un peu trop. De là à dire que sa musique est une soupe-minute Royco en comparaison à la soupe à l'oignon (ycrouton) il y a quand même de
la marge, que le gastronome au cul linaire hésiterait à franchir, car les plans progressifs, symphoniques et jazzys se succèdent allègrement et
puisque j'ai commencé par une comparaison, j'embraye (pédale de gauche) pour rappeler que le sieur Emerson nous engendra des rondelles nettement plus
carrées que celle-ci. Pris un à un (hun à hun, devrais-je dire, en Hongrois) chaque composition se laisse écouter, dévoilant quelques charmes, par
quelque ligne mélodique, envolée symphonique, rythmique endiablée ou sourde ambiance, mais pris dans son ensemble, la sonorité synthétique, aseptisée et répétitive finit par taper franchement sur les nerfs (gumènes).
DrPrynth
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